LE HAMMAM DE MON ENFANCE…

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À fleur de corps et d’esprit, j’avais envie d’un Hammam, un invincible remède. J’ai donc poussé la porte du Hammam de mes souvenirs et entrée dans un lieu hors du temps, dans la brume de mes pensées, je me suis laissée emporter par un nuage de chaleur affective de ce lieu unique où toute femme est reine de son corps … Le Hammam est magique par sa grandeur, un espace infini, immense, beau, qui défi toutes les évidences, les mêle pour créer une incroyable harmonie apaisante, le chaud et le froid, l’obscurité et la lumière, le sale et le propre, le laid et le beau…

« les femmes venaient se laver de toutes les saletés qui les pèsent et se réconcilier avec leurs corps souvent mal menés « 

Nos épaisses peaux méditerranéennes savaient savourer chaque touchée, le rêche de la « kessa » et de la « fouta », la douceur du marbre humide de la «dokkena » qui accueillait nos corps épuisés, nus, délassés de toute pudeur.  Au Hammam les sens sont en éveil, les odeurs du « tfal » et du « henné », le brouhaha étouffé, les jeux capricieux des lumières entre les arcades et les différentes couleurs des murs et son architecture royaliste. Au Hammam nous sommes des reines au royaume des nues, et que c’est bon de pouvoir enfin s’enivrer de sa nudité et de son corps sans complexe ni oppression.    

J’ai un vif souvenir quand j’ai atteint l’âge de la puberté, et que j’ai commencé à avoir des poils qui poussaient sur le corps, ma mère m’emmena enfin avec elle à cette fameuse « maksourra» une pièce à l’abri des regards du Hammam de mon quartier, sachant que chaque quartier de la capitale en possédait un. Cette pièce avec un « kanoun » un pot en terre cuite contenant des braises de charbons, sur lequel mijotait le caramel dédié à l’épilation, un mélange de sucre d’eau, de citron et parfois on y ajoutait de l’eau de rose,  j’appréhendais ce premier rencard avec ce lieu  des rires, des chuchotements mais aussi des petits cris étouffés et timides,  je me disais enfin tant que je mangerais un bout du délicieux caramel comme à la maison avec maman tout ira bien, une fois le mal est fait voir bien fait , j’ai appris ma première leçon:

« Pour devenir une femme il faut savoir apprivoiser la peur de souffrir »

 

 Quand j’étais enfant je me demandais ce que faisaient les femmes dans cette pièce à l’abri de nos regards, ma mère ne s’épilait pas au Hammam elle était pudique tellement pudique qu’elle s’est contentée de confier cette mission de m’arracher les premiers  poils à la « harza » nom donné à une femme d’un certain âge qui était en charge de nous embellir  la peau et de se charger de son hygiène dans la souffrance et la bonne humeur, on avait aussi droit à quelques informations inédites par exemple comment rester vierge jusqu’au mariage tout en se laissant parfois légèrement se faire séduire  pour trouver un mari, ou une fois mariée comment continuer à se faire séduire… un jeux vicieux aux codes très compliqués et presque maléfiques …

« Le Hammam est aussi le lieu où on apprend à devenir femme »

 

 Pour  quelques Millimes, on pouvait aussi avoir un mini tatouage au « harkousse » une ancre naturelle à forte odeur utilisée pour embellir les mariées pour le grand jour. Notre Hammam du quartier datait du siècle dernier,  son énorme  porte ovale en bois avait une peinture bleu abîmée par l’humidité et la crasse du temps passé, sur sa porte il y avait deux statuettes de mains en acier, pour toquer, elles m’ont toujours intriguées  et terrifiées, j’ai toujours cru comme dans la légende de nos ancêtres, que c’était des vrais mains ensorcelées et transformées en mains en acier pour punir la bonne femme qui a renversé de l’eau chaude sur sa voisine …

Le Hammam est réservée aux femmes de 13H à 19H, le matin tôt et le soir c’est pour les hommes, j’entendais souvent la « harza » menaçait avec sa voix aigu qui traversait les trois pièces du Hammam en réverbe: «C’est l’heure de partir!.. les hommes vont bientôt entrer!…dépêchez vous!!», alors en voyant les femmes insouciantes, s’abandonnant encore au ruissellement de l’eau, ma peur d’une entrée fracassante des hommes dans un Hammam plein à craquer de femmes toutes nues se dissipait et avec la maturité de l’âge c’est devenu même drôle et coquin .

« Le Hammam est le lieu où on développe ses fantasmes »

 

Hammam à Tunis du peintre tunisien Othman Khadhraoui. Huile sur bois de palmier sculpté

Hammam à Tunis . Huile sur bois de palmier sculpté, une peinture d’Othmane Khadhraoui

 

Les hommes attendaient souvent les retardataires, il faut dire que la ponctualité et les tunisiennes font chambre appart, les femmes ne respectaient jamais les horaires,  et c’était surtout  l’occasion pour  des jeunes femmes  de croiser les jeunes hommes du quartier en étant toutes fraîches, et pomponnées…

 Pour éviter ce désagrément de retard, on jette un « Qattousse » (chat)  dans la bassine d’eau chaude du Hammam,  pas un vrai chat ! dans ce contexte, le chat désigne la bouffée trop abondante de chaleur,  pour qu’on ne s’attarde pas trop dans la « Bit esskhoune » du  Hammam, qui est d’ailleurs une pièce généralement étroite avec une « nhassa », une grande marmite dans laquelle on chauffe l’eau du Hammam grâce au «  fernak » le fourneau du Hammam, la vapeur de cette marmite favorise la dilatation des pores de la peau; après ce processus on étale du savon noir ou vert, on rince et on procède au gommage dans la pièce suivante à la température moins chaude ,  et enfin on se lave les cheveux et on se rince le corps dans une troisième pièce à température du corps avant de sortir enveloppée dans sa « fouta ».

Ce processus doit être scrupuleusement respectée, le Hammam est tout un art de relaxation, et un luxe qui se mérite, on y allait après un grand ménage matinal et le couscous au repas de midi le dimanche, la veille du Hammam, on faisait des bains d’huile d’olives et de clous de girofle pour nos cheveux, une sorte de potion magique pour  favoriser la pousse et la santé de nos chevelures épaisses de nord africaine, qu’on  emballait dans une « OKSA » en tournant autour de nos queue de cheval des vieux bas effilés,  il y en a aussi celle qui font le soin au henné une pâte naturelle qui sert à teindre les cheveux;  on prépare nos sacs avec des vêtements de rechange propres et confortables et on entassait le tout  dans un foulard à fleurs avec nos « FOUTA » nos serviettes de bain, qu’on appelle le « SARE » en roulant le « R », une connotation à la façon avec laquelle on emballe ce foulard en forme de boule nouée au milieu, chacune de nous avait son « SARE » qu’elle rangeait soigneusement en dernier dans le sac car en arrivant au Hammam on le confiait  avant de se déshabiller à une autre «  HARZA » en âge de retraite mais qu’on garde encore pour cette mission de surveiller les « SARE » en plus de l’épilation. On ramenait  aussi une  trousse en plastique qui contenait un shampoing,  du « TFALE » argile pour cheveux et corps, une « TASSA » vase en cuivre à longue manche, une « KESSA»  un gant rêche pour le gommage de la peau , une « FALEYA » une sorte de peigne fin pour démêler les cheveux une vrai torture cette « FALEYA»  surtout quand on n’a plus d’après-shampoing pour démêler nos cheveux crépus, alors on en achète un au prix fort en mini dose parfois à « la patronne du Hammam » qui connaissait tout le monde de nom et de famille. « la patronne du Hammam » est un personnage atypique ; elle se tient derrière un comptoir haut, quand j’étais petite je ne voyait que ses douzaines de bracelets en or jaune qui faisaient  autant de bruit qu’elle,  derrière elle se trouvait un étendoir qui contenait des tas de choses à prix forts, comme la fameuse et indispensable « GAZOUZA »( boisson gazeuse) la « Boga blanche » hyper sucrée et la « Fanta » au goût similaire de la pastille du vitamine C  effervescente mais qu’on aimait bien, il y avait aussi les rasoirs et surtout le produit phare  qu’on s’arrachaient toutes: Le « SIWAK»  une gomme naturelle sèche qu’on trempait dans de l’eau chaude et on se frottait les dents avec, s’était piquant et ça laissait une bouche de monstre toute rouge si ce n’est pas marrant, mais heureusement que ça s’estompait  à la fin du bain, on dit que c’est excellent pour l’hygiène dentaire et radicale contre la mauvaise haleine.

 Quand on franchissait cette fameuse grande porte grisonnante, après une bonne marche sous un soleil de plomb, l’effet de passer dans un Hammam sombre et plein de vapeur nous aveugle, on devine à peine les visages on aperçoit des silhouettes nues et des formes assez volumineuses qui traversaient sans complexes notre chemin pour aller se poser sur la « DOKKENA» une grande banquette  en bois ou en pierre perchée en hauteur couverte de l’increvable « HASSIRA » tapis en nattes de Halfa solide plante qui pousse dans le nord-ouest du pays, c’était le lieu où on se retrouvaient pour s’habiller et prendre des nouvelles des voisines en buvant la « GAZOUZA » ces « DOKKENA » à l’entrée du Hammam  étaient reservées à la « popu modeste du quartier », les plus aisées allaient dans la « dokennet Ejréri  » même principe  mais avec des matelas et des casiers à clefs, nous on avaient juste des étagères pour poser nos sacs à nos risques et périls, alors on ne ramenaient jamais nos belles fringues ni nos bijoux avec nous. Une fois qu’on a payé notre entrée au Hammam et les services de gommage de la « HARZA » si nos finances nous le permettaient, on pouvaient se payer une « GAZOUZA » sinon on prévoyaient des oranges ou des clémentines de saison qu’on glissaient dans nos sacs, l’odeur des épluchures enivraient nos âmes et l’acidité de la clémentine rafraichissait nos gorges sèches. Parfois par solidarité de pauvres on se transformaient mutuellement à des « HARZA » pour gommer le dos de la voisine, il faut dire que nous étions très solidaires et tout le monde n’avaient pas les moyens de s’offrir le service d’une «HARZA» toutes les semaines.

 

Hammam de Fausto zonaro

Fausto Zonaro est connu pour ses portraits, ses paysages et ses peintures historiques. Il a contribué au développement du style occidental en Turquie1. La plupart de ses œuvres sont exposées à Istanbul.

 

Le Hammam est un rituel qui a ses codes, ses pratiques et ses accessoires , le « KOBKAB»  en est un, en pénible épreuve, quand on  ne sait pas mettre un « KOBKAB » c’est un casse gueule assuré, le « KOBKAB » est une mule en bois qu’on chausse avant d’enter au Hammam, ces fameux « KOBKAB » sont identiques et  pointure unique,  que tu chausse du 36 ou du 46 tu dois te familiariser avec, ensuite tu n’as jamais une paire pour pied droite ou gauche ils ont tous  la même forme une plateforme en bois avec une ficelle en je ne sais quelle matière cloué sur les cotés par des grands clous rouillés, alors pour éviter la mésaventure du «KOBKAB » il  ne faut surtout pas oublier la fameuse « CHLEKA NILON » la mule en plastique, qui a plusieurs autres usages, on la met pour  le nettoyage du sol car en Tunisie on doit inonder les sols et racler l’eau pendant des heures avec la « JABEDA»  pour que ça soit propre, une pratique peu écologique mais fréquente, on enfile la « CHLEKA » aussi pour une course vite fait chez l’épicier du coin ou une visite à la vas vite chez la voisine d’à côté pour emprunter des épices, l’usage le plus fréquent reste le rôle éducatif de la progéniture. La« CHLEKA » a éduqué plusieurs générations bien soumises et obéissantes, chose improbable dans la nouvelle société occidentale dans laquelle vis mon enfant qui me parlait de l’intégrité physique depuis ses 4 ans. 

Le son du « KOBKAB» se démarquait, mais il y avait un son dominant aussi celui du grincement de  cette porte d’entrée aux salles du Hammam, pour éviter que ça claque fort on l’attachait  à une corde solide au bout de cette corde du béton armé moulé dans un « STALE » un seau souvent en acier, le « STALE » ou le « BALIOUNE» est un indispensable du Hammam,  devant la porte d’entrée plusieurs  « STALE » rouge ou bleu sont entassés à disposition des usagers du Hammam. Pour se laver il faut bien qu’on chope quelques « STALE » pour les remplir des fontaines d’eau chaude et ensuite fraîche, bel et bien dans cet ordre et pas le contraire, pour avoir une eau à bonne température.

 Le « STALE » est maudit  par la « HARZA » et par « la patronne du Hammam », car souvent source de problèmes et de crêpages de chignons  entre femmes, la plus part du temps c’était un prétexte pour régler des comptes entre rivales en vue et su de toutes. 

« Le Hammam est la station des scoops du quartier »

 

« SARE» confié et « STALE» au bras,  nous entrons enfin en action, quelques femmes sont vêtues de « GOUNILA» une nuisette bon marché pour cacher leurs corps, d’autres étaient moins pudiques, et assumaient parfaitement leurs formes, les femmes s’asseyaient  par groupes et selon affinités sur les « DOKKENA» en marbre ou en paillasson, les enfants adoraient faire des glissades sur ses espaces lisses et mouillés, mais parfois ça vire au drame quand l’enfant échappe à la vigilance de sa maman et se casse la figure, ou il se prend le « STALE » ou carrément le derrière de la voisine qui ne se gênera pas à lui claquer les fesses avec la « CKLEKA ». Faut dire que dans notre on est un peu les enfants de tous les adultes de la famille et du quartier, tout le monde a la responsabilité de t’en foutre une, et tu dois t’excuser et obéir c’est comme ça! 

Une fois installées, on nettoyaient nos places avec de l’eau bouillante qu’on a été cherchée à la fontaine, et puis on passaient notre après-midi à faire des allées retour entre la fontaine chaude et la fontaine froide à se barbouiller, se gratter, se shampouiner, se chouchouter entre femmes mais surtout à se passer les actualités de la semaine.

Radio Hammam, était le meilleur émetteur de l’actualité régionale, on savait que Dalila n’est pas venue car son mari l’a encore tabassé samedi soir après sa soirée arrosée et elle a honte la pauvre de montrer ses coups et blessures, on savait que Naiema la couturière attend un énième enfant alors que c’est encore un accident et que ce n’est plus possible elle est à son cinquième gosse avec un mari chômeur qui passe son temps à la sauter et à jouer au cartes dans le café du coin, on sait que khalti Manéna a répudié encore sa nouvelle belle fille car elle ne sait pas faire la cuisine pour son fils, on savait que Manel ne passera pas le bac, un trentenaire de bonne famille est venu  demander  sa main il veut  qu’elle reste à la maison pour s’occuper de leurs futurs gosses, on sait que Hamadi a un petit zizi, sa femme ne prend pas son pied elle ne fait que stimuler la malheureuse elle a encore pris du poids elle compense son manque par la nourriture, alors si elle demande le divorce pour insuffisance sexuelle c’est impensable, alors nous les jeunes adolescentes,  avec mes copines d’enfance on s’étaient  jurer que jamais, mais jamais on ne ressemblera à ces pauvres victimes de la société. Malheureusement je suis la seule à avoir échapper au sort qui attendait toutes celles qui ont fait ce pacte avec moi.

« Le Hammam est le lieu de nos secrets de femmes »

 

L’année dernière, 25 ans après,  je suis revenue  me remémorer ces vieux beaux jours, le Hammam était presque vide toute les « HARZA » ne sont plus de ce monde, il en restait qu’une la plus jeune de l’époque elle est encore là, et elle se rappelait encore de moi 25 ans après, nos mémoires étaient intactes comme ce vieux Hammam robuste, chargé d’histoire et de souvenirs, elle était tellement contente de me revoir  ma fille au bras, qu’elle a mis du « BKHOUR » dans son vieux  «KANOUN», elle a brulé de l’encens dans un pot de terre rempli de charbons pour nous préserver du mauvais œil, ainsi est  la tradition, elle faisait tourner en tourbillon le « KANOUN» autour de nous en murmurant des mots qui me sont familiers, mais que ma fille parisienne ne comprenait guère, nous avons procédé au même rituel avec mon enfant en lui expliquant chaque étape de ce sacré Hammam,  ma fille avait peur de ce lieu sombre brouillant de ces silhouettes nues et de cette cacophonie moins brouillante qu’autre fois, pour la rassurer  je l’ai invité à participer à mon jeu préféré du Hammam la glissade, une fois rassuré je l’ai laissé barbouiller dans un « STALE » rempli d’eau à coté de moi et je me suis laissée porter par un moment privilégié, celui de m’allonger sur le dos en écoutant les bruits du Hammam, et en fixant le plafond rempli de gouttelettes d’eau, je m’amusait à deviner quelle goutte allait se décrocher en premier du plafond pour s’éclabousser sur mon corps, pendant que la « HARZA» me gommait le corps et me racontait ce que sont devenues toutes celles qui  ont chanté dansé chamaillé dans ce sacré lieu, qui a vu passer des générations de femmes, et qui contenait  nos rêves, nos  confidences, nos souffrances et aussi notre bonheur de se réunir.  Le Hammam est un pillier de ma mémoire de femme, et de la mémoire de toutes les femmes de mon pays, la dernière chose que j’ai faite avant de quitter le pays c’était un Hammam, la première chose que j’aime faire à chaque retour au pays est un Hammam, revenir au Hammam c’est comme revenir aux creux des bras de mon pays, c’est comme revenir aux entrailles chaudes humides et douces de ma mère, avec ce souvenir de ses bras nus qui m’enveloppaient dans une « FOUTA » et son « SAHHA BENTI » qui me comblait d’amour.

« Le Hammam est mon moment égoïstement privilégié avec ma mémoire »

  Je savais que ce lieu allait m’aider à remémorer une dernière fois tous ces visages qui me sont familiers, et que je n’osais pas leur annonçait mon départ à Paris pour un destin que j’ai choisi et qui n’est pas ce destin qui leur a été choisi en majorité, je savais que je pouvais faire sereinement mes « au revoir  » au milieu de toutes ces femmes apaisées, nues, détendues , dans le seul  lieu au  monde où nous sommes entre nous, je savais aussi que je ne verrais pas la plupart d’entre elles avant bien longtemps…

Encore aujourd’hui, je porte en mémoire le son de la percussion  sur le« STALE » les vieilles chansonnettes et les  yoyos  de mes copines d’enfance au Hammam,  un bel « au revoir »de mon quartier et des femmes de mon quartier, j’ai d’ailleurs utilisé mon sac de Hammam pour mon voyage définitif à Paris, dedans ma mère avait glissé ma «FOUTA » et son  foulard à fleurs,  que je garde jalousement, à Paris , quelques années plus tard, et quand j’avais une grosse journée je prenais un bain avec quelques rituel en mémoire de mon Hammam d’enfance et je me mettais la « FOUTA » autour du corps, dans mon être des belles voix d’un autre temps me disaient « SAHA EL HAMMAM …

1 réponse
  1. Boussetta
    Boussetta dit :

    Bien enivrant, en ce dimanche pluvieux. J’en ai des sons et des images pleins la tête. J’y suis retournée, avec une mémoire qui n’est pas la mienne, mais des références qui me parlent, et que je peux aisément convoquer. Merci pour ce voyage, plein de tendresse, de goûts, d’odeurs et de couleurs. On se croirait dans une petite fresque populaire de quartier, où les légendes avoisinent les histoires de ses habitants, sous l’égide de cet emblème qu’est le hammam, lieu de joie de peine parfois, un antre d’ogresse où on y retourne fasciné par la nécessité d’une mère poule dévoreuse de nos inquiétudes, qui nous met à l’abris, pour nous inculquer un savoir que seule elle détient. Un monde féminin, qui dit sa condition en taisant l’essentiel de sa douleur; qui la transforme et en fait son port d’attache. J’aime à lire notre mémoire. Merci
    N.B

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