L’art contemporain Tunisien s’invite à Paris

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Longtemps confiné par une politique répressive et propagandiste, les artistes contemporains tunisiens prennent leur revanche dans un élan artistique sans précédent, lors de la première édition du festival Viv’ArT’unis qui se tiendra du 11 au 16 Septembre à Paris. Une manifestation d’envergure qui propose au public parisien une sélection représentative de la scène artistique tunisienne actuelle.

Eugene Delacroix, La liberté guidant le peuple

Ce qu’ il faut savoir et retenir de la nouvelle vague des artistes tunisiens est fondamentale pour comprendre l’émergence de ce mouvement chargé à bloc . La naissance de l’art contemporain tunisien a eu lieu dans un état chaotique, qui a perdu une partie de son identité et une autre de sa dignité. Lors d’une occupation dictatoriale qui continue à étouffer le pays, le peuple soutenu par ses artistes et intellectuels, a fini par contesté la survie et manifesté courageusement ensemble leur ras-le-bol, les tunisiens ont partiellement réussi à faire un premier grand pas vers une révolution populaire suivi d’un éveil culturel qui ne cesse de s’accroître.

Eugene Delacroix, La liberté guidant le peuple

Un tunisien qui vie sur un bout de terre qui se tient fièrement face à la Méditerranée comme une invitation à l’aventure et au voyage, ne peut se soumettre à aucune forme d’oppression. Et garde les yeux rivés vers le large, ce qui alimente son imaginaire et sa créativité.

En Tunisie par exemple pour remercier quelqu’un on lui souhaite la vie “aychik”. Comment donc un tunisien qui répète le mot « aychik » à la longueur de journée peut céder à une mort culturelle et identitaire. La lutte s’est donc engagée pour démocratiser la splendeur du pays et sa quête de liberté grâce à l’art et à la culture.

Viv’ArT’unis est encore une autre initiative citoyenne et indépendante , organisée par des éclairés de la société tunisienne pour réunir et unir les synergies dont le pays a besoin. L’art contemporain qui ne cesse de fleurir dans les esprits des artistes tunisiens et de ceux qui savent le lire et comprendre que des artistes livrés à une dure vocation et qui vivent le jour au jour, entre un passé amer et un présent confisqué sont capables de révolutionner une scène contemporaine internationale.

Eugene Delacroix, La liberté guidant le peuple

Ce mouvement d’art contemporain n’est ni né de plus de liberté d’expressions de l’après révolution, ni de la reconnaissance de ceux qui ont oublié que la Tunisie est un pays qui a une histoire millénaire. Ceci est un stéréotype ringard et inculte qui dessert le vrai artiste contemporain tunisien. Ce militantisme artistique a toujours existé mais n’a jamais vraiment su trouver une place au sein de sa société ni à l’étranger d’ailleurs par manque de moyens, de formations, de management et d’audience internationale. En Tunisie, l’art était également considéré comme un luxe réservé à des privilégiés de la société et ce phénomène a bien changé en vue d’un besoin impérieux de venir en aide à la sensibilité collective sur tout le territoire tunisien. Jamais l’art n’a été aussi présent dans les régions rurales, pour balayer l’obscurantisme.

Eugene Delacroix, La liberté guidant le peuple

Les artistes contemporains tunisiens ont compris que seul on va vite, mais ensemble on va plus loin, le fondateur de Viv’ArT’unis Jalelledine Abidi et Sonia Said issus de cette jeunesse installée à Paris il y a tout juste quelques années, ont la conscience du collectif et de l’identité, ils ont apporté dans leurs bagages cette identité bien ancré et compte la partager avec les riverains parisiens et leurs compatriotes au cœur de Belleville temple de l’harmonie multiculturel à Paris.

Eugene Delacroix, La liberté guidant le peuple

Fondateurs et volontaires puisent quotidiennement dans une énergie exemplaire, rien ne les décourage, ni le manque des moyens, ni le manque de considération à l’art par les structures gouvernementales qui continuent à faire la sourde oreille aux besoins des 625 864 tunisiens vivants en France dont 40 % à Paris et qui ne disposent d’aucun centre culturel. Ces jeunes volontaires sans moyens ni renfort ont décidé de faire de l’art contemporain un lieu de vie et d’échange pour hisser fièrement le drapeau tunisien, sans laisser place à la sous-estime de notre art contemporain tunisien, ni à son abandon.

Les artistes tunisiens sont audacieux et combatifs, ils ont fait de l’abîme, de l’incertitude, de la difficulté et la précarité un art contemporain à l’image de leur mémoire collective dense d’histoire, avec génie, débrouille et talent sans école ni maître, ils sont sortis des sentiers battus pour créer leur propre discipline artistique et c’est ce qui fait que le marché international doit se pencher sur cette nouvelle vague complètement indépendante et inventive. Une œuvre d’art contemporaine doit rappeler une histoire, ces artistes s’apprêtent parfaitement au concept contemporain par excellence.

Viv’Art est le rendez-vous incontournable dans sa première édition pleine de doute et certainement de failles, mais que sera l’art si ce n’est cette faille qui laisse entrevoir la lumière.

Nous souhaitons un lumineux séjour à cet événement contemporain porteur d’innovations et de talents à la scène artistique contemporaine.

  • Un article de Refka Payssan
    Infos programmation et billeterie: https://www.facebook.com/vivartunis/
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