hameur-mejri-archeology-of-powers-acrylique-2020 Un tableau d'un artiste tunisien qui dénonce le terrorisme

ALLEZ TOUS VOUS FAIRE AIMER !

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Comment peut-on parler de l’universel sans le devoir de prêter une attention envers le singulier ? Ça ne peut que faire trébucher ce concept et le rendre fragile de sens. L’universel, ce sacré mot plein de bons sens comprenant plein d’autres valeurs qui font agiter les Hommes vivants sous une démocratie occidentale, l’universel a un lien étroit avec les valeurs comme l’amour, la tolérance ou l’hospitalité, dont on parle peu, car l’hospitalité est une histoire de seuil ! De franchissement, d’échange, de dedans et de dehors, bref de frontières et parfois même d’agression. La psychanalyse dit que notre naissance constitue le premier acte d’hospitalité, nous venons d’un autre, nous sommes portés dans notre constitution première par une mère. L’hospitalité est la condition même de la vie. Avons-nous tous bénéficié d’une hospitalité ? Je n’en suis pas sûre. C’est de là aussi que les maux s’accumulent dans les esprits.

« Tant que tu ne cherches pas une chose, tu ne la trouve pas, Excepté le Bien-Aimé : avant de l’avoir trouvé, tu ne le cherches pas » (Djalâl-ud-Dîn Rûmi)

Eugene Delacroix, La liberté guidant le peuple

Une graffiti sur un mûr avec deux visages d'hommes de différentes ethnies et en colère.

Un tableau mythique qui représente la révolution française avec des victimes de guerre.

Tout comme l’amour ou la tolérance, l’hospitalité est un espace, ces espaces très personnels qui empêchent que le monde se clôture autour d’une pensée ou une règle unique. L’humanisme est un horizon de plusieurs pensées, de plusieurs hypothèses et de plusieurs éthiques.

Différentes sont les convictions, les inspirations, les univers psychologiques, les conditions de vie, chacun de nous vie dans son « soi » convaincu ou évolutif, le seul sentiment que nous percevons à peu près de la même façon même à différentes intensités c’est la douleur , quand un humain n’importe où dans le monde se coince un doigt il ressent la même chose et il produit le même son « Aaaaa » , et puis il va aussi se rabattre au même remède celui de rafraichir sa douleur par de l’eau fraîche ou des glaçons .

C’est un peu ce qui se passe aujourd’hui nous avons tous la même douleur face au mal qui a rongé notre société, il a plusieurs appellations et degrés : haine ; racisme ; discrimination, terrorisme, fascisme, les mêmes causes et origines : le rejet, l’incompréhension, la méchanceté, les plus instruits et éclairés connaissent les remèdes : culture, amour, ouverture, humanisme. Mais la douleur ne cesse de s’accroître. Le remède n’est pas accessible à tous, il est même freiné et négligé.

Pourquoi ?

Pendant que les médias se relaient sans cesse les actes barbares suite à l’assassinat du professeur Samuel Paty, de la terreur de l’église de Nice ou encore la fusillade terroriste de Vienne et les intervenants défilent sur les plateaux des médias où l’exacerbation des peurs de toutes sortes est encouragée pour augmenter l’audimat, j’ai profité de ce temps de confinement pour tout éteindre et de penser à tout ça sans la moindre influence, sans la moindre image ni appartenance. Les médias comme les réseaux sociaux sont trop anxiogènes et me privent de mon droit de réfléchir et de prendre du recul.

J’ai pensé à la liberté d’expression, à la religion, à l’esprit satirique, et puis aux rires…

Garry Knight, liberté d’expression

Une graffiti sur un mûr avec deux visages d'hommes de différentes ethnies et en colère.

Une graffiti sur un mûr avec deux visages d’hommes de différentes ethnies et en colère.

De là où je viens je sais à quel point rire est un risque, dans certaines superstitions, quand on rit beaucoup on se demande si le mal nous ne guète pas. On se méfie du rire, ou du moins on connaît ses conséquences.

L’humour dans toutes les cultures du monde n’est pas un chemin de pensée autorisée, on peut rire de tout et le plus drôle est toujours ce qui fait effraction, le rire nous mène toujours à la faille, à la chute, le rire provoque l’ambigüité, on est mort de rire, c’était aussi un gag une blague, aujourd’hui on peut mourir du rire…

Pourquoi ?.

Je suis libre, pancarte manifestation

Je suis libre" le slogan d'un manifestant à Paris pendant la période du confinement à cause du covid19.

Je suis libre » le slogan d’un manifestant à Paris pendant la période du confinement à cause du covid19.

L’humour est la seule vraie résolution de la névrose d’après Freud. Le rire est une résistance de l’humain face à l’inhumain, pour ceux qui se posent la question peut-on rire de tout, je répondrais que les rires ne disent jamais d’où ils viennent. Le rire essaye de s’échapper à la censure.

Le rire n’est pas dans le déni du fait que rire de quelqu’un ou de quelque chose peut être cruel, le rire oppose à tout pouvoir un langage de vérité ou d’absurdité, le rire fait apparaître toute situation ou personnalité comme factice ou burlesque. Le rire est une incarnation de la pensée en quête de liberté, aussi le rire se partage et la drôlerie fait communauté, le rire est communicatif.

Mais…. il est temps de savoir dans le pays ou l’expression est libre et doit le rester, que la communauté ne partage plus rien, la méconnaissance de l’autre de sa religion de sa pensée et de sa culture de ce qui le fait rire ou souffrir est méconnue de plusieurs plumes et médias même les plus libres, la rupture entre les communautés a envenimé la susceptibilité et le rire a quitté son territoire divertissement pour devenir offensif, insolant, et le mot liberté d’expression devient une légitimité absurde pour les uns, une liberté qui ébranle et secoue les convictions spirituelles, est-elle une liberté ?

Le crime et la liberté d’expression deviennent deux pathologies d’abord à diagnostiquer ensuite à traiter au cas par cas.

Terrorisme et liberté d’expression nous ont fait faire l’expérience d’un traumatisme, ils sont des événements sans retour, des moments dont on ne se remettra pas, ils nous ont endeuillés toutes convictions religions et origines confondues.

>Nous nous tenons là sur la scène des crimes, épuisés de nous de nos excès, de nos différences et témoins de cette ère où notre existence devient quelque chose que l’on supporte amèrement.

Paix aux âmes qui nous ont quittées et paix à celles de ce bas monde. Allez tous vous faire aimer pour enfin être libre de rire ensemble…

Vous allez vous aimer, pancarte manifestation

Un manifestant qui affiche une pancarte portant le slogan de la manifestation, paix, solidarité et amour.

Un manifestant qui affiche une pancarte portant le slogan de la manifestation, paix, solidarité et amour.

1 réponse
  1. Sabah Kraemer
    Sabah Kraemer dit :

    Bravo Refka pour cette publication .une réflexion et une analyse fraîches et pertinentes.
    J’ai beaucoup aimé .
    Félicitations ma grande .
    Je t’embrasse fort.
    Sabah

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